Amsterdam: La dernière Foncedée

Les Chroniques de la Chronic

Monday, June 18, 2007

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 13)



La vie nous rappelle parfois qu’elle peut être vite écourtée et que chaque jour doit être pleinement vécu. Les gens entendent cette phrase tout le temps mais ne la comprennent pas jusqu'à ce qu’un évènement crée une étincelle qui ranime leur joie de vivre. Après avoir frôler la mort on se promet qu’aucune minute du futur ne sera gâchée.

Je me suis promis le commencement d’une nouvelle vie. Une vie active, des projets intéressants menés jusqu’au bout et de la bonne herbe…Parce que j’en avais vraiment marre de l’herbe sèche de mon dealer qui prenait à chaque fois vingt minutes pour sortir de chez lui pendant que j’attendais dans ma voiture et que les voisins qui promenaient leurs chien se demandaient ce que je faisais là. Mais pour trouver de la bonne herbe on ouvre pas simplement les pages jaunes pour appeler le commerçant du coin sauf quand on habite en Californie et qu’on peut aller acheter de l’herbe médicale.

Après avoir longtemps proclamer que l’herbe devrait être légale, je réalise un peu tar qu’il y a eu un grand pas vers la décriminalisation de la marijuana. En effet, la Californie reconnaît les effets bénéfiques de la Marijuana pour différent symptômes physiques et psychologiques. Et après avoir goûté de l’herbe médicale à quelques soirées, il était clair que la qualité était nettement supérieure à celle que je fumais habituellement. Je pris alors conscience qu’il était possible d’aller acheter de l’herbe sans attendre au froid dans une rue sombre. Il étais possible de se balader avec de l’herbe dans son sac à dos sans avoir peur de se faire fouiller. Il était possible d’acheter tu hashish sans se demander quel pourcentage de cirage à chaussure il contient. J’ai donc rassemblé mes radios, mes ordonnances, mes factures d’acuponcture et autre preuves médicales nécessaires lors de la consultation, et j’ai pris rendez-vous chez le docteur.

Après avoir attendu quelques jours comme un enfant qui attend la sortie du nouveau Harry Potter, je rentre enfin dans le cabinet médical du docteur qui va me permettre de fumer légalement. Pendant la consultation, je me demandais si le docteur se foutait de ma gueule ou si il avait juste un sourire de foncedé à jamais inscrit sur son visage. Chaque question était accompagnée d’un petit hochement de tête et un mouvement de lèvre qui laissait ressortir un sourire inquiétant. Une fois la prescription rédigée, il m’explique, que je n’ai pas le droit d’emmener mes “médicaments” en dehors de l’état. Il le sait très bien car il a failli se faire arrêter à le frontière Canadienne quand il prenait l’avion avec une bonne quantité d’herbe. Mais après avoir vu des cancérologues qui fument, des psychiatres qui congèlent des morceaux de leurs chiens morts et des urologues ont tout simplement décidé un jour que pour le reste de leurs vies ils allaient touchers des anus, plus rien ne m’étonne. En revanche ce que j’ai appris ce jour là, c’est qu’il existe deux sortes de marijuana. Une avec un effet proche d’un expresso très concentré, qui fait rire, donne de l’énergie et fonctionne très bien pour faire la fête : la Sativa. C’est un effet plus mental que physique. L’autre, l’Indica, est parfaite pour mes maux de poignets, elle endort le corps et aide a se relaxer ou a s’endormir. Les deux effets sont parfois combinés génétiquement dans certaines plantes. On fume donc en sachant à quoi s’attendre, en choisissant l’effet désiré et on fume différemment selon l’heure de la journée.

Dès qu’il me remet l’enveloppe en main, je m’arrête à la banque afin de prendre un peu de monnaie et je file vite au club le plus proche (les “pharmacies” de marijuana sont appelées des clubs ou ces coopératives).

Je rentre dans une salle d’attente avec quelques sièges, des revues sur…la marijuana bien sûre, et un vite teintée d’où provient une voix qui me demande de remplir un formulaire puisque c’est ma première fois. Une personne sort enfin de la porte blindée qui ne s’ouvre que de l’intérieur (ces magasins se protègent comme les banques ou les magasins de bijoux tant la valeur de la marijuana est énorme). Après avoir appelé mon docteur afin de vérifier la légitimité de ma prescription il m’invite dans le paradis que je n’avais auparavant que vu dans les films. Dans les vitrines éclairées on peut voir des dizaines de bocaux en verre remplie d’herbes différentes avec des noms comme le cat piss, le trainwreck, le white russian et bien sur le white widow…mais il y a aussi du hash, des cookies, des brownies, des sucettes, des boissons…tout ce qu’il faut pour bien se sentir mieux. Il est bien difficile de savoir par quoi commencer. Je m’aventure alors et je choisis la “strawberry haze” pour son goût fruité et son effet stimulant et comme c’est ma première visite, ils m’offrent un gramme…ils sont commerçants ces pharmaciens, j’aime bien. Lorsque j’essaye d’ouvrir la porte de sortie ils me souhaitent une soirée remplie de fous rires.

En ouvrant la boite dans laquelle l’herbe est vendue, je sens une odeur fraîche et envoûtante qui me pousse à penser qu’il ne faudrait peut être pas abuser sur la dose pendant mon premier essai. Je roule donc un spliff que je partage avec les quelques chanceux qui m’entouraient et je repars chez moi avec un grand sourire et une énorme faim qui me rappelaient mes premières foncedées. Ce jour là, je n’avais qu’un regret, ne pas être aller chercher cette prescription plus tôt.


Il m’était difficile d’écrire sur ce blog derièrement pour de nombreuses raisons comme le travail, la nouvelle saison de 24 heures, le déménagement, les voyages mais surtout le fait que me sentais coupable de contiuer ce blog alors que j’avais bien recommencer à fumer. Je pensais donc que cette histoire touchait à sa fin. Mais comme dit l’expression “Y’a que les cons qui ne changent pas d’avis”. Depuis que j’ai recommencé j’ai entrepris un projet de photographie, je suis devenu jardinier, et je ne suis jamais trop stressé au travail ce qui me permet de me concentrer sur ce que je fait au lieu de voir tous les gens agités autour de moi. Je me rend donc compte que cette histoire ne fait que commencer mais qu’elle prend un grand tournant. Ceci est mon histoire mais aussi l’analyze de la culture de la marijuana et alors que je croyais avoir à peu près tout découvert sur l’univers de la marijuana je m’aperçois qu’un tout autre aspect de cet univers de foncedés m’attend avec l’été qui arrive : Apprendre à Jardiner.



Saturday, July 15, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 12)


C’était un soir pluvieux, ce qui arrive rarement à Los Angeles. Nous étions quatre dans le salon avec un album du Buddha Bar comme accompagnement musical et nous avions envie de fumer. Mais encore une fois, personne n’a été assez intelligent pour racheter des feuilles pendant la journée.

Nous sommes alors confronté à deux options : Sortir dans le froid afin d’aller acheter des petites feuilles à rouler dégueulasses au bout de ma rue (Les OCB sont presque impossible à trouver aux Etats-Unis donc n’oubliez pas vos réserves si vous venez en voyage) et rentrer mouillé et aigri juste avant un séance de fumette OU rester au chaud, avec de la bonne musique et de bons amuses gueules et utiliser une cigarette vide comme pétard. Comme personne ne s’est porté volontaire pour affronter le vent et le froid je commence donc à vider une cigarette, je mélange le tabac et les petits flocons de hashish et je commence à remplir ma cigarette lorsqu’un bouffon dans la salle s’exclame “Tu vas pas rouler la dedans quand même ! On va jamais être défoncé avec le filtre !”. Je l’ai regardé. Longtemps. Mais je n’ai rien dit.

Mais voilà ce que j’aurais dit si mon regard n’avait pas suffit.
Tout d’abord, “Personne t’a demandé de fumer” et “Ta gueule !”. Ensuite je lui aurait fait remarqué que dans les pays pauvres ou les feuilles à rouler coûtent plus chères que les cigarettes, ils font tous comme ça et qu’ils sont tout autant fracassés. J’aurais placé un “T’es vraiment un fils à personne“ avant de continuer à le dévisager et je lui aurais surement demandé de rouler son propre joint si il n’était pas content. Et vu qu’il n’y avait plus de feuilles j’aurais ensuite consenti à lui donner raison (rouler dans une clope c’est vraiment naze) et je l’aurais porté volontaire pour aller se réapprovisionner en feuille. Une fois revenu de son petit voyage vers le tabac du coin je pense que je lui aurais dit “Connard“ et “Merci“ dans cet ordre respectif.

Monday, July 10, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 11)


Un fumeur n’arrête jamais vraiment de fumer, il passe toujours d’abord par la phase cruciale pendant laquelle il “arrête d’acheter”. Ce qui veut dire que non seulement il faut pouvoir supporter l’humeur d’un fumeur en manque de nicotine mais il faut aussi servir de fournisseurs à tous ces hypocrites qui désirent quand même fumer a certains moments de leur vie sans pour autant repeindre leurs poumon en gris foncé.

Il y a ceux qui ne fument que quand ils boivent mais qui ont une fâcheuse habitude de boire tous les soirs. Il y a ceux qui ne fument que quand ils sont vraiment stressés et qui arrivent toujours à trouver un problème dans leur vie afin de pouvoir taxer une autre clope. Et il y a ceux qui ont arrêté d’acheter mais qui apparemment n’ont pas du tout diminuer leur consommations. Ceux-là sont tout simplement des profiteurs.

Vu que je n’ai pas arrêté d’acheter il est d’autant plus difficile d’arrêter de fumer.

Je me souviens des années post-lycée où plus ou moins tout le monde expérimente les drogues douces avant de murir un peu plus et de sortir de cette phase. Pour un fumeur averti, ils est toujours plus agréable de fumer avec quelqu’un que de fumer tout seul. Par conséquent, un fumeur a toujours un “smoking buddy” (un partenaire de fumette). Le choix de ce partenaire est très important. L’idéal est de se retrouver en face de quelqu’un de curieux ou qui apprécie fumer sans pour autant avoir besoin de beaucoup de THC pour avoir l’air retardé. Ainsi, on a quelqu’un avec qui parler et éclater de rire pendant la consommation du joint sans avoir peur que la personne s’endorme sur le pète. En effet il suffit souvent d’une ou deux bouffées pour qu’un novice soit décalqué alors qu’un pétard entier est parfois insuffisant pour un consommateur averti.

Lors de cette période d’expérimentation, beaucoup quittent l’innocence de l’adolescence et rentrent petit à petit dans un monde où il faut trop souvent faire face à l’agressivité de ceux qui n’ont pas réussi leur vie. Les obstacles qui nous empêche de progresser dans la vie sont parfois de nature médicale, financière ou gouvernementale mais on se rend compte au cours des année que la principale cause de nos soucis c’est les autres. La mort d’un proche, l’égoïsme de quelqu’un que l’on considérait un ami, les trois employés qui sont déjà en train de parler à la nouvelle stagiaire qui pourtant m’était réservée et tous les autres qui créent des petits problèmes à résoudre au quotidien (les pervenches, la caisse des impôts, ma prof de yoga qui me demande parfois de me mettre dans des positions d’acrobate). La citation de Sartre qui ne voulait pas dire grand-chose en cours de philosophie au lycée se révèle au cours des années être une des plus grande vérité de la condition humaine : L’enfer c’est les autres. Alors on essaye de ne pas faire trop attention aux autres et on continue notre chemin jusqu’au jour où on s’aperçoit que notre plus grand ennemi c’est soi-même. C’est alors que l’on essaye de comprendre qui on est.

Voyager c’est un moyen de s’évader, se décompresser et dans beaucoup de cas…de se désintoxiquer. On découvre de nouvelles saveurs, des nouvelles odeurs et on s’enfonce constamment dans l’inconnu afin de mieux se connaître. C’est un moyen de découvrir des gens du monde entier qui partagent tous une même passion et qui ont tous un regard ouvert sur le monde. Quand on voyage on a peu de soucis et il est ainsi plus facile de communiquer. La timidité s’estompe en voyage car il n’y a aucun point de rattache et on partage des moment magiques avec beaucoup d’inconnus qui ont tous un point en commun : un énorme sourire sur leur visage. Selon les pays, on a même parfois la chance de partager bien plus que des moments inoubliables, et on se retrouve en cercle afin de fumer l’herbe locale.

Les rituels sont parfois originaux, les snacks sont toujours très différent mais le principe reste le même. Pour beaucoup, le roulage du pète est un moyen d’accueillir un étranger dans leur communauté, leur demeure ou tout simplement leur vie. Parmi tous les produits de consommation présents sur tous les continents, seul l’herbe ne fait pas partie d’une industrie de globalisation mondiale tel le coca-cola, le Mc Donald’s ou les chips doritos.

Bien évidemment, si on veut pouvoir fumer pendant son voyage il faut choisir la bonne destination.

En arrivant au Népal où je voyageais tout seul, j’étais perdu, déboussolé, et vidé de mon voyage en Inde qui n’étais pas toujours facile. Dès mon arrivée à l’aéroport je devais affronter les grèves et le couvre-feu qui étaient instaurés et je peinais à trouver un hôtel ouvert. Des militaires munis de mitraillettes accompagnent les touristes dans la navette en provenance de l’aéroport afin d’apaiser les envies de quelques rebelles de jeter des cailloux à travers les fenêtres. Une fois mon sac à dos posé dans ma chambre du jour, je parcours les rues de la ville afin d’organiser mon séjour. Je pose mes questions à quelques agences de tourisme et je m’empresse de goûter les délices locales : un mélange de nourriture tibétaine, indienne et chinoise. Je m’avance ensuite vers le centre ville ou je découvre alors quel est le commerce principale dans la ville : Un enfant sur trois se promène avec des kilos de Hashish (plus ou moins bien coupé) et demande à tous les passants à la peu blanche s’ils en veulent. Vu l’ambiance de la ville je suis un peu inquiet et je n’ose pas en demander malgré le nombre important de boulangeries européennes qui se situe prés de mon hôtel et qui vendent de délicieuses viennoiseries pour un prix dérisoire.

Après quelques heures à errer dans la ville je rentre dans une agence touristique qui a l’air de proposer de merveilleux petits séjours. Je rentre à l’intérieur et le parton de l’agence m’accueille avec un grand sourire et un coca. Notre conversation est vite interrompue lorsqu’il sort de son bureau une boite pleine de feuilles à rouler, de cigarettes et de beu et ordonne à un de ses employés de rouler. Il se retourne ensuite vers moi avec le même sourire qui m’avait séduit en rentrant et nous continuons à parler de mon itinéraire. Cinq minutes plus tard son employé était revenu du fond du magasin avec un pète superbement roulé sur un plateau. Je savais alors que j’allais organiser tout mon voyage avec cette agence. La Hashish au Népal est incroyable !

Quelques jours plus tard, le pays fut sous le choc : le roi et la reine ont été assassiné. Les rues sont bloquées par des contrôles militaires, les enfants se révoltent contre les policiers qui n’ont pour arme qu’un bâton, et un touriste Américain se fait tirer dessus après avoir essayé de passer un des barrages à pied. Ce n’était définitivement pas le meilleur moment pour visiter ce pays pourtant très accueillant et plein de délicieuse ressources naturelles.

Mais d’autres pays sont moins tolérants. Les pays musulmans, comme l’Indonésie ou la Malaisie, doivent se visiter sobre car la consommation de cannabis est un crime passable de la peine de mort. Donc…fortement déconseillés à moins que le but du voyage soit de visiter les prisons locales…pendant le reste de sa vie. Il est pourtant très dure de résister à la meilleur herbe du monde même avec de telles conséquences.

C’est ainsi que nous nous somme retrouvés en Thaïlande en train d’acheter de l’herbe à un des employés d’un hôtel avant de vite courir dans la chambre de notre motel qui se situait quelques centaines de mètres plus loin afin de la savourer. En effet, les guides touristiques répétaient sans cesse qu’il était courant qu’un thaïlandais vende du cannabis à des touristes naïfs avant d’appeler la police afin de leur donner le numéro de la chambre de ces dernier. “Le dealer” récupère ensuite une petite commission sur la somme versée par les touristes apeurés aux gentils messieurs de la police afin de ne pas avoir à se faire fouiller l’anus au commissariat. Nous nous en sommes bien sorti jusqu’au moment où nous avons commencé à fumer : L’herbe Thaïlandaise est parfois mélangée avec des substance hallucinogènes et après un mois et demi de sobriété le premier pète fut féérique. Comme une longue crise d’épilepsie qui ne finit pas mal.

Comme partout quand on fume il faut faire attention. C’est dommage.

Tuesday, May 30, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 10)


Los Angeles : Des supermarché ouverts toute la nuit, des fast-foods qui nous servent quelque soit notre état et un climat propice à la floraison des plants. Ce serait le paradis des foncedés si il ça ne faisait pas partie des Etats-Unis.

En arrivant, tout se passe plutôt bien dans cette quête vers la sobriété. Une latte tirée alors que des dizaines de pète défilent devant mon nez le premier soir. Mais ce n’est que le début. Les habitants de Los Angeles se voilent tous la face d’une manière ou d’une autre. Que ce soit avec un grand sourire complètement hypocrite, avec une voiture qui ne nous appartient pas et qu’on paye plus cher qu’un loyer d’appartement ou avec de grande phrases sur la nature humaine que l’on a recueilli dans une émission télé quelques heures auparavant. Tous ces gens donnent une image différente de leurs personnalités afin de plaire à tout le monde dans une ville où tout le monde s’aime et s’adore tout en se poignardant dans le dos. Il se permettent ensuite de juger ceux qui se voilent la face en fumant. Moi aussi j’en ai marre d’être moi-même parfois et je m’évade de ce monde parfois plus proche du surréalisme que de la réalité. Après un pète même ce qui est tragique peut tourner en fou rire.

Après avoir déballé la valise réservée aux gourmandises françaises (les Chocapics, les p’tits cœurs, les tartelettes au chocolat, Le fromage qui pue), on s’aperçoit qu’inconsciemment, on a prévu quelques soirées fumettes qui allait se finir par des délices et des orgasmes papillaires.

Je m’aperçois qu’en fait, arrêter de fumer est juste un choix de plus à faire dans ma vie, et faire un choix a toujours été l’une des mes plus grosses faiblesses. Au restaurant, si la carte fait plus de deux pages, soit je mets deux heures à choisir, soit je partage deux plats avec quelqu’un afin de ‘réduire les choix’ et non pas ‘faire un choix’. Pour les boulots je fais tout ce qu’on me propose au lieu de choisir les projets sur lesquels je travaille et je serais sûrement beaucoup plus fidèle avec ma copine si on était sur une ile déserte…et que je n’avais pas d’autres choix.

Depuis notre plus jeune âge on nous bombarde de choix à faire et nous n’avons jamais le droit de dire je ne sais pas ou je m’en fous. Quelles études veux-tu faire ? Quelle couleur de brosse à dent ? Quelle robe tu préfères ? Quelle femme va être l’heureuse élue? La beu nous permet de pouvoir dire : ‘j’en sais rien je m’en fous’ et de le penser vraiment.

Dès le début de la journée au moment même du réveil nous sommes confronté à notre première décision à prendre : Choisir de se lever ou de roupiller un peu plus. On choisit ensuite quel savon on va utiliser, quels vêtements on va porter, quel chemin on va prendre pour aller au travail. On choisit ensuite à qui on va dire bonjour, quel projet on doit entreprendre en premier et auquel restaurant on va aller manger pendant la pause déjeuner. On doit ensuite assumer tous ses choix et ne jamais rien regretter.

Je crois déjà regretter d’avoir arrêter de fumer.

Saturday, May 06, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 9)


Quand on fume on est content quand notre dealer n’habite pas loin. Quand on essaye d’arrêter de fumer cela devient un problème. Il est tellement facile quand on ne sait pas quoi faire d’aller au coin de la rue et demander un peu d’herbe à voyager dans le temps (on ne se rend pas bien compte du temps qui passe quand on est défoncé). Surtout quand le dealer habite si près.

Les gens aiment la facilité. On fait des choix faciles tous les jours car la facilité rime souvent avec confort. On joue aux jeux vidéos sur le mode ‘facile’, on sort avec la fille qui veut bien sortir avec nous au lieu d’essayer de sortir avec la fille qui nous fait rêver et on reprend l’entreprise de papa quand on atteint l’âge de travailler. On aime ne pas se poser trop de questions, on aime rentrer le soir et sortir une bière du frigo avant d’allumer la télévision, et on déteste quand un obstacle surgit.

Je suis comme tout le monde. J’aime une simple plâtrée de pates au fromage parce que c’est bon et facile. J’aime aller au bar au bout de ma rue parce que je n’ai pas à conduire, et c’est facile. Quand je rentre à 4h00 du matin d’une nuit de travaille et que j’aperçois le Mc Donald au coin de ma rue je sais pertinemment qu’un Big Mac est pire pour la santé qu’une dizaine de joints. Mais il est beaucoup plus facile de s’arrêter au seul restaurant ouvert que de cuisiner avant d’aller se coucher.

Je crois que une fois de plus j’ai choisi la facilité. J’ai déjà cédé. Après trois semaines je commence déjà à tirer sur les joints quand on m’en offre sans me poser de questions mais j’essaye tout de même de limiter les dégâts. J’ai fumé à peu près trois fois en deux semaines.
Et je repars de Paris dans deux semaines. On me tend moins souvent un joint à Pairs qu’à Los Angeles.

Je les apprécie beaucoup plus et je retrouve les plaisirs de la fumette. Les quelques fois où j’ai fumé étaient tard le soir après une longue journée de travail et une longue soirée entre amis ou un bon repas et je ne me sentais donc pas coupable. La culpabilité qui accompagne les journées complètement gâchées à cause de la fainéantise qui accompagne la fumette.

Je m’aperçois que ce qui a motivé mon envie d’arrêter était principalement l’abus constant de notre part. Passer de 6 à 7 pétards par jour à 1 pétard une fois de temps en temps est un progrès qui aide à comprendre le terme ‘excès’. Fumer apporte beaucoup de choses qu’elles soient médicales, spirituelles ou récréatives mais l’excès de toute chose que nous faisons est dangereuse pour notre santé. L’excès d’alcool, l’excès de sucre, l’excès de sport (pour les articulations), l’excès de coup de fils à trois heures du matin (sérieusement, arrêtes de m’appeler, tu me fais peur maintenant) l’excès de travail (j’en suis un parfait exemple avec mes poignets qui ont pourri). Si on apprécie quelque chose (ou quelqu’un) on évitera d’en abuser.

Je redeviens créatif, je ressort mon appareil photo et je vois la beauté des rues de Paris. Je rigole devant des émissions de télévision débiles et je rigole le soir avec mes potes. Je me lève facilement le matin et je trouve de l’inspiration dans tout ce qui m’entoure. Comme dirait Dave Chapelle dans ‘Half Baked’, Il y a plusieurs type de fumeurs. Il les séparent en cinq catégories. Les Fumeurs Mc Gyver, qui peuvent faire n’importe quoi avec ce qui traîne quand ils fument. Il y a les fumeurs qui fument pour que tout devienne mieux (les ‘enhancer’ smokers). Il y a les fumeurs qui fument pour évader la réalité. Il y a les fumeurs qui s’incruste dans les soirées pour fumer et repartir. Et il y a les fumeurs créatifs qui fument parce que c’est le seul moyen qu’ils aient de trouver de l’inspiration.

Je dirais que je suis un mixe entre le enhancer smoker (un film marrant défoncé et touours plus marrant…si on ne s’endort pas), le fumeur créatif et le fumeur Mc Gyver. Même si je ne suis pas très bon en mécanique, en menuiserie ou en quoique ce soit qui ait rapport avec du bricolage, il y a quelques exemples de créations d’objets utiles qui on été accompli dans des moments de foncedée. En général le moment propice à la création d’un objet d’art utile est un moment où on est content, on est défoncé, mais on se fait un peu chier. Avec ce qui traine autour on entreprend un projet.

Il est tard, vous n’avez plus de feuilles, un con a fait tombé votre pipe en verre sur le carrelage de la cuisine, et vous avez acheté beaucoup trop de fruits pour quelqu’un qui n’en mange jamais ?
Comment faire un pipe à partir d’une pomme :
- Objets nécessaire à la confection : Une pomme, un couteau, un bout d’aluminium, et un vieux stylo.
- Creuser le haut de la pomme jusqu’à la moitié en faisant bien attention de ne pas trouer le bas de la pomme.
- Enfoncer le tube en plastique du stylo sur le coté de la pomme (prenez un stylo à peu près propre car c’est la que vos lèvres vont se poser pour aspirer la fumée). Enlever les bouts de pommes qui se sont fourré dans le stylo et faire attention que le stylo et le trou de la pomme se connectent.

- Découper un petit carré d’aluminium et faire quelques petits trous avec une aiguille ou un compas. Placer le carré d’aluminium sur le haut de la pomme et placer un gros morceau de beu à l’intérieur. Et voilà ! fumer !

Celui-ci est un grand classique qui a été inventé un jour ou un fumeur avait de l’herbe mais rien pour la fumer. Une invention est le résultat d’un besoin. Nous avions constamment besoin de partager les énormes sachets de beu que nous achetions car nous achetions en gros afin de payer moins cher mais nous n’avions jamais de balance (preuve incriminante si nous croisons un flic une balance a la main). Un après midi où nous n’avions rien à faire, et nous avions beaucoup fumer. Nous avons eu besoin de…racheter un peu plus pour pouvoir fumer un peu plus. Il fallu donc partager le sachet en deux une nouvelle fois. Nous faisions ce partage à l’oeil mais il est parfois bien difficile de partager équitablement de cette manière car la masse de l’herbe peut varier d’une boulette à l’autre même si els boulette sont de même volume. La densité est un facteur important à prendre en considération ainsi que les tiges qui pèsent lourd mais qui ne se fument pas. Nous nous sommes donc résolu à construire un balance à partir de cire de bougie, de fil de fer, bois, et bouteilles en plastique. Le design de la balance permet de partager en 2 équitablement avec une facilité de vider dans des sachets en plastique après pesage.


Un soir où j’étais défoncé (je ne me rappelle donc plus quand c’était) j’ai laissé mon œuvre d’art sur le radiateur et la fondation en cire s’est écroulé. Quel foncedé !

Saturday, April 29, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 8)


L’ophtalmologiste m’envoie acheter ma première paire de lunettes et je me sens un peu comme Peter Pan qui une fois adulte porte des lunettes et travaille dur pour sa famille mais au plus profond de lui-même veut rester enfant toute sa vie.

La période des fêtes est dure pour ne pas résister à la tentation et je me suis donc accordé de fumer le soir de noël et le soir du nouvel an. Il y aura bien trop à manger sur la table pour ne pas se creuser l’estomac auparavant. Cependant, en me remémorant les années précédentes et les 31 décembres où nous luttons tous pour ne pas nous endormir avant minuit tellement nous avons fumé. Je me rappelle l’année dernière. Tout avait pourtant si bien commencé. Nous nous étions tous rencontré et nous avons bien commencé a boire dès 18h00 et vers 22H00 je somnolais déjà dans le fond du salon. La tête en arrière, la bouche grande ouverte, le cou tordu et un fin de joint à la main, je ne sais plus ce qui se passe.

On me réveille. Je pense qu’il est minuit et que je dois bien souhaiter le nouvel an à tout le monde avant de me rendormir. Les têtes qui rigolent et me fixent des yeux font trop de bruit a mon humble goût et j’essaye tant bien que mal de me remttre en position assise afin de faire semblant d’avoir de l’énergie assez longtemps pour qu’ils y croient. Une fois qu’ils me verront réveillé ils iront chercher une autre victime des nombreux pètes fumés dans la soirée. Une fois la victime repérée ils iront la réveiller avec un verre de champagne à la bouche et je pourrai me rendormir rapidement. Seulement voilà il est 23h00 et je dois tenir au moins une heure maintenant que je suis réveillé car si je me rendors je ne me réveillerai pas une deuxième fois. Je trouve alors la solution parfaite aà mon problème. Vu que tout le monde est soit complètement bourré, soit complètement fracassé ils diront oui à n’importe quelle proposition débile que je pourrais sortir. Je propose donc de se souhaiter bonne année à 23h00. Nous avons trinqué nos verres, nous nous sommes fait la bise et à 23h15 je dormais profondément. Je ne sais pas combien d’année de malheur cela m’a apporté mais je me suis promis de ne jamais plus m’endormir avant minuit la veille du nouvel an.

Nous avons prévu de ne garder assez à fumer que pour les deux fêtes de fin d’année, mais le diner du réveillon de noël était si bon qu’il a fallu fumer plus que prévu afin de ne rien laisser sur la table.

Quand le réveillon du nouvel an arrive il nous reste a peu près deux petits joints. Comme nous pensons toujours comme des gros fumeurs nous avons toujours peur qu’il n’y ait pas assez de bouffe pour tout le monde alors que nous avons prévu pour un régiment. Nous demandons donc à tout le monde de ramener un petit quelque chose, pensant inconsciemment que la contribution de l’un d’entre eux sera un peu à fumer.

Eh ben non ! Les premiers invités arrivent, un peu plus tard que prévu mais nous commençons très vite à déguster notre mousseux qui se vide très rapidement. Le pète d’accueil se consume et les petits fours deviennent bien tentants. Les premiers éclats de rire retentissent et la fumée de cigarette engouffre la pièce étroite dans laquelle neuf personnes enchainent cigarette après cigarettes. La musique se fait de plus en plus présente et l’effet du mélange champagne et pétard commence à se faire sentir.

Des verres se tendent afin de se faire resservir et de longs regards sont échangés chaque fois que la sonnerie retentit et qu’il faut se lever. Lorsque nous somme au complet nous nous apercevons qu’aucun d’entre nous n’a pensé à se réapprovisionner en fumette avant ce réveillon. Horreur !

Après les blinis au saumon, les petits fours de chez Picard, les tartines de rillette et de foie gras, et les verres de champagnes il est temps de fumer ce dernier joint afin de pouvoir continuer à avoir un petit peu faim.

Nous dévorons la dinde et nous ralentissons l’allure lorsque le fromage et les dessert arrivent mais nous arrivons avec peine à goûter un peu à tout. Une fois les estomacs remplis, la fatigue arrive et le sommeil s’installe. Je me rappelle alors qu’il nous reste plein de bières a 8% et que ce serait con de ne pas les boire ensemble ce soir.

Nous entamons donc un de nos jeux préféré : I’ve never (je n’ai jamais). Chacun son tour quelqu’un dit quelque chose qu’il n’a jamais fait en essayant d’être honnête et tous ceux qui l’ont déjà fait doivent boire une gorgée de la boisson de leur choix (dans le cas présent : la bière dégueulasse). C’est un jeu génial car il incite ) la consommation intense et rapide tout en laissant l’occasion de se connaître un peu plus.

Les révélations s’enchaînent, les canettes se vident, les vannes se suivent, et l’effet de l’alcool prend petit à petit le dessus sur l’effet des pétard du début de soirée. Entre ceux qui dansent, ceux qui vomissent, ceux qui se font dessiner des conneries au marqueur indélébile sur le front tout le monde participe comme il peut et ne laisse aucun répits aux autres. La fête se prolonge jusqu’à 8h30 du matin avec le bide bien rempli, le cerveau bien ruiné, une salle à manger qui pue et des souvenirs inoubliables.


Pendant les jours qui ont suivi ce réveillon j’essayais de me remémorer comment tout cela avait commencé. Il y a plusieurs étapes dans la vie d’un fumeur. Les étapes : être contre, essayer, fumer, rouler, acheter, dealer. Il est très rare qu’un fumeur même régulier, n’ai pas traversé une phase ‘anti-drogue’ à son jeune âge. Nous avons tous eu les discours de nos parents, des professeurs à l’école et des médias qui nous répètent sans cesse à quel point toutes les drogues sont mauvaises. Et nous, on est jeune et con, et on répète tout ce qu’on nous dit sans trop y penser. « c’est pas bien ! », ou « tu devrais pas » sont les mots que nous répétons quand nous voyons quelqu’un fumer. Heureusement beaucoup de gens restent dans cette phase tout leur vie. Et d’autres se disent que ce serait con de mourir stupide et décident d’essayer…Juste une fois. Pour voir.

Un jour on surprend tous nos potes fumeurs en demandant timidement si il serait possible de tirer sur le pète…une fois…juste pour voir. L’assemblée de fumeurs lance alors un crie de joie et tend le pète vers le puceau des poumons. Les premier toussotements et les premiers rires moqueurs retentissent. On rigole, on se sent bien, tout prend une différente dimension et on est souvent satisfait d’avoir essayé une fois…pour voir.

Mais rares sont ceux qui ont essayé et qui n’ont pas aimé. Seul un pourcentage très faible essaye et se contente de cela. Beaucoup aiment retrouver ce plaisir du premier joint, ces instants innocents où tous les problèmes de la vie quotidienne disparaissent. On aime la sensation relaxante de la fumée et on apprécie ces instants passagers où peu de choses nous affectent.

On s’installe plus souvent autour des cercles de fumeurs, on traine plus souvent avec des gens qui fument souvent et on attend impatiemment de repartir dans l’état d’euphorie qui accompagne la fumette. Alors un jour, quand on en a marre d’attendre, ou qu’on se sent coupable de fumer autant et de ne jamais payer, on cherche un contact.

On demande timidement mais sereinement à nos amis fumeurs où il serait possible de se procurer de quoi fumer et comment ne pas se faire rouler. On demande les prix et on essaye de trouver le meilleur plan. La décision est dure car une fois le dealer choisi il devient dur de s’en débarrasser de notre vie. On s’étonne de sortir autant d’agent de la banque d’un coup pour un truc qui va nous ruiner la tête mais on rentre notre code à une rapidité hors du commun tellement l’anticipation du premier achat est excitante.

On commence à fumer plus souvent et on a pas peur d’arriver à la fin de notre stock car on a maintenant un contact fiable qui puisse nous réapprovisionner quand il le faut. On fume un peu plus et on teste nos propres limites en essayant de deviner quelle est le montant maximum de beu fumable en un soir. La consommation s’accentue, les soirées DVD se multiplient et les paquets de cigarettes déchirés deviennent suspicieux.

On s’aperçoit parfois que fumer autant devient très cher. L’herbe étant déjà un produit de luxe, il faut rajouter l’argent pour les petits creux, pour les feuilles à rouler, pour les cigarettes et pour les frais médicaux qui accompagnent les mauvais trips. On commence alors à acheter en grande quantité afin d’économiser quelques dollars mais on augmente aussi notre consommation parce que la quantité de beu disponible est accrue. On commence alors à en vendre un petit peu afin de pouvoir continuer à dépenser autant dans de l’herbe séchée et on se demande si c’est vraiment une bonne idée. Plus tard on comprend toujours d’une manière ou d’une autre qu’il est préférable de ne pas passer cette dernière étape et de laisser ce noble métier à ceux qui en ont l’habitude.



Je tenais cette semaine à partager avec tous mes lecteurs quelque chose qui m’a fait exploser de rire. Je vous présente en exclusivité les mots clés tapés sur google par certains des lecteurs qui sont tombé sur ce site par hasard et je dois admettre que google a bien compris qui était mon publique.

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Tuesday, March 28, 2006

Amsterdam: La dernière Foncedée (épisode 7)


Fumer c’est un peu comme prendre une crème brûlée après un repas riche en calories. On sait qu’il ne faudrait pas mais la gourmandise est une force qui ne se contrôle pas.

J+7 – Un seul joint en une semaine. Juste après une fondue savoyarde riche en vin blanc, il était difficile de dire non. Je me rappelle l’école primaire lors de la remise des bulletins scolaires. Les cancres se faisaient réprimander pour n’avoir rien foutu, et ceux qui n’était pas particulièrement bons mais qui travaillaient avec acharnement se faisaient consoler par les professeurs qui nous répétaient ans cesse que nul importe le résultat, le progrès de chacun était la chose la plus importante. Je regrette assez fortement le fait que j’ai succombé à la tentation en si peu de temps mais je suis fier de moi car je n’ai fumé qu’une seule fois en une semaine alors que nous habitons dans la banlieue de Paris et qu’il est assez facile de s’en procurer. Le progrès est visible. Je fumais 5 à 6 joints par jour avant Amsterdam et je viens de passer à un seul joint en une semaine.

Cette instant de faiblesse me rappelle un épisode assez récent de ma vie. A la fin de l’année dernière mon docteur m’a conseillé d’essayer un régime très restreint afin de purger mon corps des toxines nocives au bon fonctionnement de mon corps. Le régime de désintoxication. Au régime : Légumes et grains. Interdit : L’alcool, le chocolat, le sel, le sucre, le pain, les pates, les épices, les produits laitiers, le café, la viande, le poisson. Autant dire qu’il est vivement déconseillé d’entreprendre un tel régime en France. Celui-ci se passait donc à Los Angeles.

Le premier jour je trouvais presque ça marrant sauf que la veille on avait fait un plein de fromages et d’ingrédients tous plus ou moins interdits pour ce régime. La douzaine de boites de gâteaux importés de France par ma mère on été placé à l’écart afin de ne pas succomber à la tentation. Je me suis alors découvert un côté masochiste de ma personnalité que je n’avais jamais entrevu auparavant. En effet, les gâteaux étaient visibles à l’ouverture du placard et à chaque fois que je voulais manger une délicieuse boite de petit pois verts, j’apercevais ce qui m’attendais à la fin de cette croisade. C’était un peu comme la récompense de fin de régime que j’admirais tous les jours afin de me motiver à aller jusqu’au bout de ce calvaire. Mais parfois, même quand il n’y avait rien à chercher dans ce placard, je l’ouvrais et je regardais fixement les boites de gâteaux qui n’attendait pourtant que à être manger. A la fin de la première journée, en voyant mon frigo rempli de couleurs naturelles, je me sentais soucieux. Après deux jours de ce régime de torture je n’étais déjà plus très gentil avec personne et je n’avais pas trop de force. Après trois jours je devenais obsédé par n’importe quoi qui ressemblait a de la nourriture. Marcher dans la rue devenait insupportable et même l’odeur du Mc Donald’s devenait alléchante. Je voulais tout manger et je n’avais le droit à rien. Je rêvais de buffets dignes des dernières pages d’Astérix et j’avais le droit de manger moins que qu’une actrice la veille d’une scène nue. Je ne cessais de parler du repas parfait que j’allais cuisiner à la fin du régime afin de bien ruiner deux semaines de reconditionnement.

Un soir, alors que le régime était presque terminé, une amie m’invita à manger un énorme couscous chez elle entouré du reste de la bande. J’y suis allé en sachant que je ne pourrais ni manger de mouton, ni de merguez, ni de poulet et même pas de grain de couscous car celui là n’était pas complet. Pendant que tout le monde laissait échapper des sons qui aurait pu être pris pour des bruits d’orgasme, je dégustais chaque cuillère de légumes avec beaucoup d’effort. Mais j’étais fier de moi, je n’avais pas succombé à la tentation et mon régime était bientôt fini.

Malheureusement, je n’étais pas sorti de l’auberge aussi facilement. Après le plat principal nous faisions une pause cigarette, toilettes, pètes quand tout un coup je vois apparaître sur la table une douzaine de pâtisseries d’une des meilleures boulangeries de Los Angeles. Après tant d’efforts à table et un joint qui m’a bien ré-ouvert l’appétit je décide de faire une petite exception en prenant une minuscule part de moelleux au chocolat.

Après cette part, mes mains et ma bouche se sont unifiées pour un soir afin de me pourrir mon régime. Du moelleux je passai à la tarte au citron, à la meringue, jusqu’à la tarte aux fruits rouges avant de repartir vers le moelleux. Autant dire que l’hôte était un peu aigrie que je n’ai touché qu’aux sucreries et pas à la viande mais une telle quantité de sucre après n’avoir rien manger de nocif auparavant rendait mon corps hyperactif. Je pouvais sentir le sucre couler dans mon sang et atteindre chaque organe avant de m’assommer complètement. Une crise de froid s’ensuivit et je rentrai chez moi assez rapidement. Depuis que j’avais été envoyé à l’hôpital vers l’âge de 8 ans pour avoir manger trop de sucreries (et non je ne fumais pas déjà à 8 ans) cela ne m’était jamais arriver mais je compris à quel point on apprécie plus les choses après en avoir été séparé pour quelque temps.

Si on ne baise pas pendant un certain temps il sera difficile de se contrôler la première fois afin de ne pas être trop rapide car la sensation est trop forte. Si on part en voyage on apprécie notre lit confortable et propre en revenant chez soi. Si on a pas mangé pendant toute une journée de randonnée et que l’on rentre chez soi, même l’eau aura de la saveur, si on fait de l’exercice et qu’on ne fume pas pendant un certain temps la première cigarette ou le premier joint sera beaucoup plus intense et beaucoup plus apprécié.



C’est ce qui s’est passé en ce soir de fondue. Il suffit d’un moment de faiblesse, un moment d’inadvertance. Il suffit de quelques verres de mousseux, de bières, quelques verres de pastis et du rouge sur du blanc sur du rouge et il devient tout de suit plus difficile de dire non. Non aux conneries à faire, non aux filles moches qui en profitent, non pour conduire même si ce n’est pas loin et non au pète. Je n’hésite même pas un seul instant avant de dire oui. Je tend le bras et j’attrape ce joint destructeur sans même penser a ma nouvelle résolution. Je rigole, je vois floue, j’ai du mal à comprendre la conversation à laquelle j’ai pris part mais je suis bien entouré. Ceux qui n’ont pas manger de fondue ce soir-là veulent sortir faire la fête au milieu de paris alors que les autres se rendent compte petit à petit que la fondu était quand même très liquide et que ce n’était surement pas la proportion correcte de vin blanc; mais qu’est-ce que c’était bon. Moi je ne peux aller nulle part.

Alors qu’un de mes amis confond la bouteille d’alcool à brûler avec une bouteille d’eau et la porte à sa bouche sans s’inquiéter, le temps se fige et mes yeux se ferment petit à petit. Je ne veux surtout pas montrer que je ne vais pas bien car il y a un célibataire plutôt mignonne dans la salle. Je secoue donc la tête régulièrement et je souris afin de lui montrer mon intérêt pour elle mais il est beaucoup plus facile de faire semblant d’être défoncé que de faire semblant d’être sobre. La célibataire mignonne est devenue une denrée rare à 25 ans et il ne faudrait pas la laisser s’échapper.

J’entends des bruits de pas, des gens qui se disent au revoir, je devrais surement me lever mais le mélange alcool et pètes ne passe jamais très bien. J’entend la célibataire parler a son ex petit copain. Et merde ! C’est vrai qu’on oublie jamais son ex jusqu’au jour où on sort avec quelqu’un que l’on apprécie. Tant pis, je réessayerai une prochaine fois.

Je me réveille quelques heures plus tard, tout seul sur le canapé, endormi, et ce n’est pas très original. Je ne vais pas très bien mais je décide quand même que le meilleure idée est de rentrer chez moi. Aujourd’hui je n’ai pas pris le scooter, il n’y a donc aucun risque à prendre. Je ramasse mon poêlon à fondue afin de pouvoir en refaire une au plus vite chez moi, et je commence à errer dans les rues de Courbevoie. La distance à parcourir mets en général moins de 10 minutes, aujourd’hui il me faudra 25 minutes car il faut prendre en compte les deux pauses dégueuli.
Le lendemain au réveil, ma sœur me voit et me demande si j’ai fumé la veille. Je sui obligé d’avouer mon crime, j’ai honte.